Puisque Michael Bay n’était plus disponible pour réaliser l’adaptation au cinéma de Touché-Coulé, ils ont fait appel à son cousin Michel Baie. Et ça se voit.
J’aime bien les défis, mercredi matin, je me suis levé du bon pied (marin) et j’ai décidé d’aller voir l’adaptation cinématographique du jeu Touché-Coulé. Alors il allait y être question de bateaux (forcément), d’aliens (pourquoi pas), de Rihanna faisant l’actrice (hum,hum) et d’une production reprenant peu ou proue (de bateau) les codes de la série Transformers (miam).
Ah oui j’oubliais, rien qu’à la bande annonce, on voyait aussi qu’il n’y avait pas Michael Bay aux manettes, mais plutôt son cousin, un rien moins talentueux. Exemple.
La guerre, c’est chouette. Mais pas autant que les burritos.
Dès le début, on est dans le bain et Michel peut dérouler sa narration, des scientifiques de la NASA qui jouent aux apprentis sorciers, un héros, rebelle insoumis, au regard ténébreux (oui bah, ok, c’est le même que dans John Carter ! Taylor, on t’aime !!).Et puis son frère, dans l’armée, et patati et patata, et il rencontre une blondasse aux bonnets extra larges, et patati et patata, et son père c’est l’amiral et patati et patata, alors il va rentrer dans l’armée.
Et puis c’est la guerre.
Oui, d’accord, le scénario de Battleship frôle l’indigence régulièrement et ne mériterait pas une critique à lui tout seul. Mais ce qui est cool avec les scénarios affligeants, c’est que tu n’as pas besoin de te prendre la tête avec le développement des personnages. C’est ce que c’est dit Michel Baie, car pour lui comme pour son illustre cousin, les personnages sont des prétextes pour faire tout péter.
Alors Michel nous fait le coup du héros rebelle (mais où vont-ils chercher tout ça) qui va rentrer dans le rang, pour pouvoir serrer tout contre lui les obus hypertrophiés de la blonde de service. Parfait.
Dans Battleship, tous les hommes sont des héros, les filles ont des gros seins ou sont des garçons manqués, les personnages afro-américains sont soit handicapés, soit morts et les asiatiques sont des fourbes ayant tous lu L’Art de la Guerre…
Oui, oui, oui, autant de clichés en seulement deux heures, c’est un record !
Et comme Michel idolâtre Michael, et on le comprend, nous avons aussi le droit à toute une série de plan au ralentis sur des drapeaux américains. Je vous avoue que j’avais pour but de les compter, mais après la seconde dizaine j’ai lâché l’affaire.
Et il aime aussi beaucoup les placements produits que fait Michael dans ses films d’auteurs, alors il fait pareil, mais en moins subtil (si si, c’est possible). Alors en sortant de la séance je suis sorti manger chez Subway en buvant un Coca-Zéro tout en écoutant du Rihanna sur mon iPod. Classe.
Ah oui, en parlant de Rihanna, elle se fait boxer par un alien façon Chris Brown. Oui, c’est méchant mais sur le coup, ça m’a bien fait rire (NDLR : on s’excuse, les femmes battues toussa, mais elle prend cher quand même).
Oui, mais la guerre c’est (ro)beau.
Bon, vous l’aurez compris, ce n’est pas sur son scénario, ni sur ses acteurs, ni par la subtilité de son réalisateur que Battleship peut compter. Et pourtant j’avoue avoir passer deux bonnes heures et douze minutes,
sans trop avoir mal au cul
, sans trop m’ennuyer.
Pourquoi ? Et bah parce que l’on ne peut pas s’ennuyer, pendant les 3/4 du film au moins, ça explose de partout, il y des vaisseaux géants qui bondissent dans l’océan, des scènes de destruction de villes comme on les aime, des aliens robots ultra-stylés tout droit sorti de Halo ou de Crysis, et puis des explosions tout en 3D qui illuminent l’écran et nos visages. C’est jouissif parce que c’est too much, c’est too much par ce que c’est du Michel Baie, Michel Baie est jouissif : CQFD.
Plus sérieusement et parce que je suis payé au mot (NDLR : tu n’es pas payé), on est clairement en face d’un film d’action décérébré et décomplexé comme on aimerait en voir plus souvent. Pourquoi ? Parce que le réalisateur ne cherchent pas à se la raconter, c’est efficace gratuit, bien fait et souvent fun. Alors oui, c’est oubliable, et je ne m’en rappellerai surement pas demain, mais lorsque je le croiserai d’ici quelques mois sur W9 ou Direct Star, c’est avec un bon souvenir que je zapperai (car je ne regarde jamais ces chaines, par principe. Je veux conserver un semblant de confiance en l’espèce humaine).
Bon, des robots, des vaisseaux, des explosions et je ne vous ai toujours pas parlé des similitudes avec Transformers ? Mais où ai-je la tête ! Alors oui, ça ressemble beaucoup beaucoup et mon petit doigt me dit que les mêmes technologies ont été amorties sur le film, mais ça passe. Battleship conserver une identité propre et un univers « original ». Les mauvaises langues diront que Michel copie Michael, alors qu’en fait, oui, un peu.
Alors, ciné ou ciné ?
Puisque je vous aime bien, je vais faire simple. Si tu ne vis pas sans le sous et que tes finances te le permettent, si tu aimes les robots, si tu aimes Transformers, si la série B à gros budget ne te fait pas peur et que tu tolères les blondes à forte poitrine, alors ce film est fait pour toi.
Et puis tu passeras un bon moment en laissant ton cerveau dans ton sac.
Bon, est-ce qu’on aura droit à une suite ? Ou au moins à quelques jouets ? Parce que j’ai bien envie de voir ce qu’il y a sous l’uniforme de Rihanna… (NDLR : regarde là alors Rihanna Nue).